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Introduction

A la recherche de la « chimie verte »


Un textile est considéré comme teint dans la mesure où la coloration qu’on y a apportée est relativement durable et résistante dans différentes conditions : il s’agit notamment de la solidité à la lumière, au frottement, au lavage et à la transpiration

A de très rares exceptions près, les plantes ne contiennent pas de teintures prêtes à l’emploi qui répondent à tous ces critères: elles contiennent au mieux des colorants qui doivent être stabilisés sur les textiles par des moyens divers.

Depuis des temps immémoriaux, les teinturiers ont utilisé certains ingrédients, issus des règnes végétal et minéral pour obtenir des colorations permanentes à partir des plantes. Les origines de la chimie sont nées de la nécessité pour les sociétés et leurs artisans d’obtenir des corps nouveaux, que l’on ne trouve pas tout faits dans la nature, afin de répondre aux exigences de qualité inhérentes à chaque époque. Dans ce sens, la définition classique de cette science est compréhensible : il s’agit de l’étude des propriétés des corps et de leurs interactions.


Chaque génération de chercheurs a dû répondre aux problématiques de son temps : amélioration des performances, moindre coût, augmentation des capacités de production, etc. Les chimistes ont toujours été sollicités pour trouver des solutions aux problèmes posés, dans la limite des possibilités de leur temps (connaissances naturalistes, technologies et approvisionnement) , et des législations en vigueur.

Aujourd’hui, la chimie fait peur, et la recherche de produits naturels est à l’ordre du jour. Au chimiste d’aujourd’hui, est confiée la lourde tâche de dépolluer les résidus et effluents résultant du travail du chimiste d’hier. Le chimiste moderne est aussi l’artisan d’une nouvelle approche nommée « chimie verte ». Il a notamment la charge de trouver des solutions honorables pour les teintures de demain

Mais la notion de produit naturel reste délicate à définir : si les produits de synthèse da la moderne pétrochimie apparaissent suspects d’emblée, et à priori à rejeter, tout le monde s’accorde pour reconnaître que le plomb, l’arsenic ou l’amiante, produits notoirement toxiques parmi d’autres, sont au sens strict du terme des produits « naturels » puisqu’on les trouve tels quels dans la nature.


La recherche de produits sains et de pratiques respectueuses de l’environnement va donc bien au- delà de la simple opposition produits de synthèse/produits naturels : il s’agit bien de rechercher des pratiques non polluantes , n’engendrant pas de toxicité pour l’utilisateur et issues de matériaux renouvelables. Une relecture critique des pratiques du passé permet d’effectuer un tri sévère au terme duquel certaines pratiques anciennes apparaissent aujourd’hui recevables et passibles d’améliorations, tandis que d’autres sont à rejeter d’emblée. Le défi majeur proposé aux teinturiers modernes consistera à innover dans un secteur soumis à de nouvelles contraintes ( recyclage, retraitement des eaux, etc.)


Ecolabels et chimie verte

Dans ce site, vous trouverez la charte pour la bonne pratique des couleurs végétales. Mais comment définir concrètement les conditions de la bonne pratique des couleurs végétales ?

Pour apporter des éléments de réponse à cette question, nous avons consulté

  • le label textile européen( WWW. Ec.europa.eu/environnement/ecolabel)

  • L’éco- label textile international Öeko-tex ( www.oeko-tex.com)

Ces labels ne s’occupent pas seulement de la qualité des fibres ( interdiction d’un grand nombre de pesticides et très faibles taux des pesticides autorisés , de phénols chlorés, de phtalates, d’étain sous forme organique, etc.) mais ils s’intéressent également aux conditions de l’ennoblissement textile, et donc à la teinture.
On pourrait penser que la teinture végétale permet d’emblée l’obtention d’un label de ce type mais quelle que soit la pratique choisie, les commissions d’attribution des labels sont là pour vérifier que les produits textiles mis en vente sont « propres et sains » selon les critères établis. Il ne s’agit donc pas pour le praticien des couleurs végétales de se fier à la tradition, mais d’effectuer un choix personnel au niveau de ses approvisionnements et pratiques, de façon à respecter ces critères. Même si l’on bannit l’utilisation des organiques de synthèse au profit de colorants végétaux fixés à l’aide de minéraux simples dont les effluents sont bien maîtrisés, il faut veiller à effectuer un choix pertinent à toutes les étapes de la production : en effet tel ou tel adjuvant, non toxique pourra s’avérer polluant en cas de rejet massif dans l’environnement, engendrant un déséquilibre du milieu. Un minimum de connaissances de chimie simple s’avèrera nécessaire pour la maîtrise de la bonne pratique des teintures végétales


L’univers et donc la croûte terrestre sont composés de 92 éléments, 10 d’entre eux seulement en constituent 99%.et sont donc considérés comme pratiquement inépuisables. Ces éléments se trouvent rarement à l’état pur mais plutôt sous forme de composés, solubles ou insolubles entrant dans la composition de tout ce qui nous entoure. A ce niveau, on le comprend, il n’y a pas de composé plus naturel qu’un autre : la question est plutôt de savoir si tel ou tel agencement, dans des conditions données est toxique ou polluant : tout est bien une question de dose, et le législateur s’est donné pour mission de vérifier qu’aucun déséquilibre préjudiciable à l’Homme et à l’environnement ne résultera de telle ou telle pratique

Pour le fabricant de couleurs, et le teinturier ne s’agit pas d’interdire dans les ateliers le plus grand nombre de produits sujets à problèmes, mais plutôt de veiller à que ses produits rejets ne puissent occasionner de déséquilibres sur la santé et sur l’environnement Certaines substances seront littéralement interdites d’utilisation dès le départ :


Exemple tiré du journal officiel des Comunautés européenes
du 15 Mai 2002 établissant les critères d’attribution du label écologique communautaire aux produits textiles : le label textile écologique européen interdit le mordançage des tissus aux sels de chrome mais prévoit, qu’en cas d’utilisation de colorants chimiques qui contiennent du cuivre, du nickel et du chrome( les colorants dits « métallifères), les rejets après traitement ne soient pas inférieurs à 75 milligrammes par Kg de matière ou de liquide rejeté. Ce seuil étant considéré comme non nuisible pour l’environnement.

On le voit, l’emploi de tels colorants demande un soin très particulier pour le recyclage et le traitement des eaux usées. Le mieux est bien sûr de ne pas les utiliser du tout et bien sûr les couleurs végétales offrent ici une possibilité alternative des plus intéressantes pour nos contemporains


Autre exemple, le label Oeko-tex prévoit des seuils de rejets très faibles pour les métaux reconnus comme toxiques ( antimoine, arsenic, plomb, cadmium, chrome, cobalt, cuivre, nickel, mercure) même si ces ingrédients n’entrent pas délibérément dans l’atelier en tant que tels, ils peuvent exister en tant que traces dans des ingrédients de médiocre pureté ; ils sont considérés comme problématiques à des doses infimes

Attention donc à l’emploi de produits obtenus de façon rustique, trop bruts ou transformés de façon non contrôlée : La notion de « produit naturel » n’est donc pas ici non plus pas une référence pour le législateur, seule la composition des produits, et donc l’effet potentiel de leurs composants est prise en compte.

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